Trois lettres et un emblème bleu et rouge pour un groupe uni et intégré.
Devenue une marque du Groupe Total (futur TotalEnergies), Elf Aquitaine est principalement l’héritière de trois sociétés de distribution françaises. Ce regroupement dut se trouver un nom de marque simple, facile à prononcer et à retenir. Un ordinateur fut chargé de cette mission.
En décembre 1965, le nom Elf fut retenu sur 8 253 000 combinaisons proposées.
La géopolitique du pétrole prend une autre dimension avec la Première Guerre mondiale. La mécanisation des armées fait de l’approvisionnement en pétrole des belligérants un enjeu majeur. La France dépend ainsi des Américains et des Britanniques avec la Standard Oil et la Royal Dutch Shell.
C’est dans ce contexte que le 16 mars 1918, le gouvernement français instaure un monopole des importations de pétrole, les raffineurs français gardant uniquement leur autonomie au niveau de la distribution.
Le président de la République Raymond Poincaré veut développer cette indépendance énergétique en créant une société pétrolière nationale. Il s’appuie alors sur la conférence franco-britannique de San Remo en 1920 qui accorde un contrôle britannique permanent de toutes les compagnies établies afin de développer le pétrole mésopotamien, mais le président du Conseil Georges Clemenceau réclame et obtient comme dommage de guerre les 25 % que détient la Deutsche Bank dans la Turkish Petroleum Company (la TPC, future compagnie pétrolière irakienne, l’Iraq Petroleum Company). Les intérêts français sont représentés au sein de la TPC par le Syndicat français d’études pétrolières en 1923. [..]
À la veille de la Seconde Guerre mondiale, vers 1937, la consommation française se monte aux environs de 5 millions de tonnes par an dont 40 % en provenance d’Irak. Le reste vient des États-Unis, du Venezuela et de Roumanie.
La première page de l’histoire d’Elf Aquitaine s’écrit le 14 juillet 1939. Elf Aquitaine sera l’héritière de trois sociétés de distribution.
À la suite de la Première Guerre mondiale, le gouvernement français se rend compte de l’importance du pétrole dans la conduite de la guerre et veut se doter d’un système d’approvisionnement de pétrole approprié et solide. […]
On se demande alors s’il y a ou non du pétrole sous le sol national, une grande campagne de prospection commence. Entre 1920 et 1935, des permis de recherche sont distribués à grande échelle pour toutes les régions de France, mais surtout dans les Landes et les Pyrénées-Atlantiques. Les efforts d’investissements et de recherche révèlent que le sol français contient peu de pétrole.
La première page de l’histoire d’Elf Aquitaine s’écrira le 14 juillet 1939, le jour où l’on découvrira un champ de gaz dans le Comminges, à Saint-Marcet (dans les contreforts des Pyrénées), à une profondeur de 1 600 mètres. Les réserves sont de 7 milliards de mètres cubes. C’est la première découverte d’hydrocarbures en France.
La découverte confirme les espoirs de la France ; en effet, depuis 1930, un grand programme de prospection du territoire avait été lancé dans le but d’assurer la sécurité des approvisionnements énergétiques du pays.
A la suite de cette première découverte, la Régie Autonome des Pétroles (RAP) est créée.
En 1940,en pleine guerre et encouragées par le premier succès à l’origine de la RAP, la DIrection des CArburants (DICA) sera créé pour exercer la tutelle sur le secteur pétrolier. Avec cette création, on relancera l’exploration tous azimuts, mais surtout dans la partie Sud-Ouest.
En novembre 1941, afin de superviser toutes ces prospections, une autre société, la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine (SNPA) sera créé.
14 octobre 2013. Depuis plus d’un demi-siècle, le gaz de Lacq alimente la France. Mais ce jour d’octobre est le dernier : cela fait des mois que toute l’usine s’y prépare. Dans la salle de contrôle, l’équipe en poste arrête les compresseurs et ferme les puits. L’instant d’après, le débit de gaz s’affiche : « 0 m3 par jour ». […]
Introduction du livre : L’Épopée du Gaz de Lacq, par Agnès Laurent
À la fin de la seconde guerre mondiale, en 1945, pour répondre à la nécessité de recherche et d’exploration, non seulement en France, mais aussi dans son empire colonial, le Bureau de recherches de pétrole (BRP) est créé. L’établissement public national français aura pour mission d’établir un programme de recherche nationale du pétrole pour créer une industrie intégrée verticalement, de l’exploration jusqu’à la station-service.
À la tête de ce BRP se trouvent des hommes comme Pierre Guillaumat, Paul-Albert Moch et Yves Delavesne. Le BRP devient le chef de file puisque pour assurer les finances du bureau, l’État français a apporté au BRP toutes ses participations dans les autres sociétés : Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine (SNPA), Société Nationale des Pétroles Languedoc Méditerranée (SNPLM) et La Chérifienne des Pétroles.
Avec l’immense empire colonial, la recherche se dirige vers l’Afrique. En effet, on a commencé à rechercher du pétrole au Sahara dès 1877, sans aucun résultat probant jusque la période 1921-1932. Les sociétés internationales ont été découragées par l’immensité du désert saharien et toutes ont renoncé à l’exploration de cette contrée inhospitalière. Cependant, certains experts, dont Conrad Kilian, sont persuadés que le sous-sol saharien doit recéler des réserves d’or noir. En effet, par deux fois, en 1922, puis en 1927-1928, ce dernier signale, dans le nord du Hoggar et dans le Sahara central, des structures géologiques susceptibles de contenir du pétrole. Nicholas Menchikoff, autre expert géologue, décrit, quelques années plus tard, des grès de certaines régions sahariennes, comme présentant des structures favorables à la formation de « pièges ».
En 1946, en association avec le gouvernement général de l’Algérie, le BRP crée la Société Nationale de Recherche et d’Exploitation de Pétrole en Algérie (SN REPAL) dont le siège est à Hydra, sur les hauteurs d’Alger. Avec la création de cette société, la recherche géologique débute en 1948, en association avec la Compagnie française des pétroles (CFP) dans la région de Timimoun, Béni-Abbés et In-Salah, mais sans aucun résultat.
« Les premières découvertes de pétrole au Sahara dans les années 1950 : le témoignage d’un acteur »
Par COMITÉ FRANÇAIS D’HISTOIRE DE LA GÉOLOGIE (COFRHIGEO), séance du 19 juin 2002.
A lire sur www.annales.org
En 1950, le Sahara occidental sera exploré, ainsi que la région de Reggane. En 1952, une superficie de 116 000km² sera concédée à la SN REPAL ainsi qu’à la CFP. En 1953, 140 000 km2 seront accordés à la Compagnie de recherche et d’exploitation de pétrole au Sahara (CREPS), société détenue majoritairement par la Régie autonome des pétroles (RAP) et à 35% par Shell. D’autres concessions seront allouées à Shell, et une superficie totale de plus de 600 000 km2, plus grande que la France, est concédée pour l’exploration de pétrole.
Malgré des difficultés rencontrées, le pétrole ne tarde pas à jaillir. En effet, dès 1953-1954, du gaz est découvert par la CREPS au Djebel Berga. Mais l’année 1956 est une année historique car du pétrole est trouvé à Edjeleh en janvier et à Hassi Messaoud en juillet, puis, en novembre, c’est du gaz et des condensats qui sortent du sous-sol à Hassi R’Mel.
Ces découvertes sont le fait de la CREPS, de la SN REPAL et de la CFP Algérie tandis que la Société Nationale des Pétroles d’Aquitaine (SNPA) découvre le gisement d’El Gassi, au sud d’Hassi Messaoud à la fin des années 1950. Ces résultats viennent à point nommé pour soulager la dépendance de la France vis-à-vis du pétrole du Moyen-Orient, qui est alors de 90%. Toutes ces sources permettent à la France de réduire de moitié sa dépendance puisqu’en 1960, la production atteint 14 millions de tonnes, soit 45% de la consommation nationale.
Le BRP aura, en particulier, travaillé à la recherche pétrolière à Hassi Messaoud.
« La stratégie pétrolière de la France en Algérie,
1962-1971 »
Thèse présentée à la Faculté des arts et des sciences
en vue de l’obtention du grade de Doctorat en histoire. (314 pages)
Par Jad Kabbanji, Département d’histoire Faculté des arts et des sciences, août 2016.
A lire sur core.ac.ukEn 1966, la RAP, la SNPA et le BRP fusionnent pour donner naissance à l’ERAP (surnommée Elf-RAP de 1967 à 1976) qui deviendra la Société Nationale Elf Aquitaine (SNEA) le 1er septembre 1976. La marque Elf, quand à elle, sera créée le 27 avril 1967.
L’objectif du BRP se réalise en 1966 avec la création de l’Entreprise de Recherches et d’Activités Pétrolières (ERAP) qui a pour mission de créer une industrie pétrolière, indépendante, sans aucune aide de l’État, aussi bien financière que technique. Elle doit superviser toute la recherche en France et dans l’Union française (ancien empire colonial).
L’ERAP a pour mission de coordonner et superviser tous les aspects recherche, exploration, production, raffinage et distribution.
Lacq, en France, Edjeleh, Hassi-Messaoud et Hassi R’Mel au Sahara, le Golfe de Guinée : autant de noms qui font vibrer encore aujourd’hui la mémoire des géologues et explorateurs français. Car c’est au prix de prospections difficiles, dans des territoires souvent inhospitaliers que les baroudeurs de l’or noir ont gagné les galons de la renommée.
De 1949 à 1960, les équipes françaises sillonneront le monde entier et feront des découvertes qui donneront à la France l’indépendance pétrolière qu’elle cherchait.
La production marchant à grand régime, on décide alors de lui adjoindre un complément indispensable : le raffinage et la commercialisation. C’est la création de l’Union Générale des Pétroles (UGP), puis de l’Union Industrielle des Pétroles (UIP).
La SNPA deviendra la principale filiale de la nouvelle maison mère , et l’UGP la filiale qui rassemblera au sein de l’UGD (Union Générale de Distribution) les sociétés de distribution.
L’ERAP constituera la véritable charte de fondation du futur groupe – Elf Aquitaine -, formant ainsi une véritable chaîne de métiers, présent du puits à la pompe.
En 1976, création de la Société Nationale Elf Aquitaine (SNEA).
Les actifs miniers du Groupe seront regroupés dans la SNEA et l’ensemble de ses équipes et moyens techniques dans les secteurs de l’exploration et de la production. L’ERAP lui apporte tous ses actifs.
Cette unité permet au Groupe d’accéder à une phase de croissance accélérée et d’atteindre une stature internationale, notamment en s’attaquant avec succès à la conquête de l’Amérique, le plus grand marché du monde.
Jusqu’ici, l’État français a réussi l’aspect exploration-production par les découvertes au Sahara, mais l’aspect raffinage-distribution est toujours dans les mains des groupes internationaux tels Shell, BP, Esso et Mobil.
Tous ces groupes possèdent, en France, tous les outils indispensables aux fonctions raffinage-distribution depuis les oléoducs, les raffineries jusqu’aux réseaux de distribution et la Loi de 1928 permet au gouvernement français d’obliger les compagnies étrangères à raffiner et à distribuer en priorité du pétrole « national », loi qui permet au BRP de créer une entreprise publique de raffinage et de distribution.
Cette nouvelle société l’Union Générale des Pétroles (UGP) est née de la réunion de la SN REPAL, de la RAP et du Groupement des exploitants pétroliers (GEP).
Le Groupement des Exploitants Pétroliers (GEP), créé en juin 1960, est lui-même constitué par :
La SN REPAL apporte les actifs qu’elle possède dans Caltex, California & Texas Oil Company, par le biais de l’Union industrielle des pétroles (UIP), dont le siège était à la place Vendôme à Paris à l’époque et dont le capital est 60 % pour l’UGP et 40 % pour Caltex.
Avec Caltex, l’UGP hérite d’une vieille raffinerie à Ambès (Gironde) dont la capacité de traitement est 1,3 million de tonnes par an, 1 385 points de vente routiers, 183 stations-service officielles, 4 navires pétroliers de 67 500 dwt (dead weight tons) au total et une petite participation dans le futur oléoduc SPLSE (Société du PipeLine du Sud Européen).
La SNPA apporte également son petit réseau départemental de distribution.
Un tollé général s’est levé en France pour protester contre la création de l’UGP à l’époque, venant des « majors », des journaux (Le Figaro, Paris-Presse l’Intransigeant) ainsi que de l’opinion publique française. Le président de Shell Française, dans le Journal de Genève du 19 juillet 1960, déclare qu’« il n’y a aucune raison valable pour justifier la création de l’Union générale des pétroles ».
Cependant, la vieille raffinerie à Ambès n’est pas suffisante pour que l’UGP se développe ; la quantité du pétrole « orphelin » est 14 millions de tonnes par an et la capacité de traitement de la raffinerie d’Ambès est seulement 1,3 million de tonnes par an. Aussi en 1961, l’UGP projette de construire une raffinerie, aussi moderne que possible, dans la région lyonnaise.
Progressivement, l’UGP s’enrichit de nouvelles installations dans d’autres régions de France, d’Europe et du reste du monde, soit par participation, soit par location, soit par construction :
Implantée en zone péri-urbaine sur la commune de Feyzin, la plateforme occupe un espace de 115 hectares à proximité des communes de Solaize et d’Irigny.
Construite en partenariat avec les chimistes entre 1963 et 1965, elle a vu le jour en même temps que l’autoroute A7, qu’elle longe sur près de 4 km.
L’établissement comprend :
Un acteur économique régional incontournable :
Wiki.total : 1964-2019, La plateforme de Feyzin : 55 ans d’histoire.
Trois lettres et un emblème bleu et rouge pour dire que le Groupe est uni et intégré. De gigantesques “ronds rouges” seront peints sur les façades des stations-service du réseau de distribution de l’Union Générale des Pétroles.
Le 27 avril 1967, le Groupe (qui regroupait alors plusieurs sociétés pétrolières : Caltex, Avia, La Mure, CFPP et Lacq) vendait ses produits sous des noms différents. Le 28 avril 1967, il n’en ont plus qu’un seul : Elf.
Depuis sa création en 1960, l’Union générale de distribution (UGD) a acquis la plupart des petites sociétés de distribution telles que :
La gestion de plusieurs marques sans lien évident (Avia, Caltex, Solydit, ButaFrance, ButaLacq) est complexe et leurs publicités séparées multiplient les dépenses inutiles. On décide donc de les regrouper sous une bannière unique, et de lancer celle-ci par une campagne forte. Ce projet débutera en 1962.
La concurrence a déjà alors renouvelé ses slogans publicitaires au début des années 1960 : « C’est Shell que j’aime » pour Shell, « Mettez un tigre dans votre moteur » pour Esso France. Total, quant à elle, innove en ouvrant ses stations la nuit. Seule Antar n’a rien fait et ne joue que sur la qualité technique de ses lubrifiants. Caltex a pour sa part joué la carte des jeunes en organisant des concours de plage et en distribuant les portraits de chanteurs de l’époque dans ses stations.
L’ERAP, organisme de tutelle de l’UGP et l’UGD, cherche tout d’abord un nom de marque simple, facile à prononcer et en même temps évocateur. On teste un temps le nom provisoire « Elan », puis, dans l’été 1964, l’ordinateur du groupe recense 8 253 000 combinaisons possibles de 3, 4 et 5 lettres. En décembre 1965, cinq noms restent en lice : « Ritm », « Alzan », « Elf », « Elfe » et « Elan ».
Le choix se porte sur « Elf », nom simple, bref, facile à prononcer et à retenir. Selon certaines sources, le nom « Elf » signifierait « Essences et lubrifiants de France », or l’entreprise n’a jamais été mentionnée sous cette appellation sur aucun document officiel de la marque. En réalité « Elf » est un mot inventé et non un acronyme, il n’a donc pas de signification propre. (A retrouver en détaille ici)
« Dans le plus grand secret… la naissance du logo ELF »
Par Henry Chaney,
Graphiste.
Publié le 07 janvier 2019, modifié le 18 juin 2020.
A lire sur core.ac.uk
Le travail de préparation pour l’unification sera terminé en octobre 1966. À partir de cette date, une logistique se met en place pour le remplacement des marques anciennes par la nouvelle. La tâche est énorme car il faut :
Dès janvier 1967, les tâches sérieuses se précisent : des essais d’éclairage et de signalisation nocturnes ont lieu discrètement autour d’une ferme isolée ; quatre jours après, on laisse entendre qu’une station-service au bord d’une route nationale est en fait un décor de cinéma pour un film avec Mireille Darc.
Le coup de génie viendra de François Guiter d’Elf et de Jean-Marc Chaillet de l’agence Synergie, avec une campagne d’affichage qui va marquer les esprits et exciter la curiosité de chacun : « Les ronds rouges arrivent ». Cette campagne ne laissera alors rien filtrer du type de produit en préparation.
La station service ELF se définit alors par un rond rouge apposé sur l’architecture, du sol au toit, parfois entier, parfois tronqué par la disposition des lieux (fenêtre, baie…) mais suffisamment fort pour être vu tout de suite en entier.
C’est simple, visible, efficace et facilement identifiable.
«Nous avons voulu qu'on nous voie de loin
(le rond rouge!)
Nous aimerions maintenant que vous nous jugiez de près !
(arrêtez-vous dans une station ELF ... vous verrez !) »Publicité ELF
« Jean-Marc Chaillet – Portait »
Sur jmchaillet.fr
Il est à l’origine de la campagne « Les Ronds Rouges ».
A lire sur jmchaillet.fr
Dans la nuit du 27 avril 1967, une grande opération est lancée sur tout le territoire français : le lancement de la marque Elf.
Plusieurs photographes sont mandatés pour témoigner de l’émergence de la nouvelle identité.
C’est l’aboutissement d’une campagne marketing (de 15 jours) inédite diffusée sur tous les supports modernes de l’époque, radio, journaux, avec un véritable sens du « teasing ». Seuls apparaissent des ronds rouges avec ces annonces mystérieuses « Les Ronds rouges arrivent ».
Toutes les anciennes marques de distribution telle Caltex ou La Mûre se fondent dans une nouvelle image commune. Les anciens panneaux sont cachés sous des housses ornées d’un point d’interrogation. Tous les collaborateurs sont mobilisés pour que le changement d’image soit fait conjointement lors d’une seule nuit, la « nuit des ronds rouges ».
Une extraordinaire organisation est mise en place avec un quartier général dans un bel élan commun. Dans les différentes régions les photographes assistent à la présentation de la nouvelle image.
Toute la nuit, tous les cadres, techniciens et employés du groupe sont mobilisés, chacun(e) affecté(e) à une station-service bien déterminée, pour enlever les anciennes marques et les remplacer par la nouvelle. Ce travail doit être terminé dès l’aube afin d’être coordonné avec la sortie des journaux du matin, informés la veille.
La tenue des pompistes Elf, avec nœud papillon rouge et casquette assortie, est pour sa part très remarquée et contribue à donner à la marque un premier capital de sympathie.
1970, ELF prendra le contrôle du groupe Antar ce qui lui permettra de plonger ses racines dans le plus lointain passé du métier d’explorateur. Les marques Elf et Antar resteront séparées.
En effet : à l’origine d’Antar, se trouve le gisement de Pechelbronn (Musée français du pétrole), découvert en 1498 et dont la production commença sous le règne de Louis XV pour ne s’achever qu’en 1964… un bon présage pour une toute jeune marque !
Malheureusement pour ELF, les grandes découvertes sahariennes disparaitront en 1971 avec la nationalisation des actifs du Groupe en Algérie.
Le Groupe se bat alors davantage sur de nouveaux terrains : les explorateurs vont en mer et font de nouvelles découvertes avec le gisement géant de gaz de Frigg en mer du Nord (norvégienne et britannique) qui compensera en partie la perte des gisements algériens.
"Pour que la route dure plus longtemps"
Elf Styrelf
En 1988, Elf Aquitaine poursuit son internationalisation avec l’acquisition de RTZ Oil and Gas et de 25 % de Enterprise Oil en Grande-Bretagne.
En 1989, l’acquisition de la société chimique américaine Pennwalt, conforte le développement d’Atochem dans la chimie de performance et lui permet d’atteindre la dimension mondiale.
En juin 1991, le titre Elf Aquitaine est admis à la cote du New York Stock Exchange.
En 1993, avec la prise de contrôle d’Yves Saint Laurent, Sanofi deviendra l’un des très grands de la parfumerie de prestige mondiale.
1994 est une nouvelle grande année pour le Groupe et pour Sanofi qui acquiert la pharmacie de Sterling Winthrop et consolide ainsi sa taille internationale dans le pôle santé.
Pour Elf, l’heure est venue de la privatisation. Elle sera effective en 1994 et s’activera en 1996 avec la cession de la participation résiduelle de l’Etat dans le capital de la SNEA, pour ne garder qu’une Golden Share.
La fusion d’Elf Aquitaine avec le groupe Totalfina, en 2000 donnera naissance au groupe TotalFinaElf. L’objectif étant de créer un leader pétrolier mondial, un Groupe plus vaste, plus solide, plus compétitif et capable de traiter d’égal à égal avec les géants du secteur.
Mais avant cette fusion la fin des années 90 sera marquée par l’acquisition de Findley Adhesives Inc. (200 millions de dollars) aux États-Unis et la création d’Ato Findley, en 1996. 2 ans plus tard, se sera la création de l’Institut Elf et de la filiale Atoglas.
Atoglas est un fabricant de produits de construction et du bâtiment, implanté en France, dans la ville de Cergy Pontoise. Atoglas propose des produits dans les catégories suivantes : Assainissement – Voirie – Parking.
ATOGLAS, une marque d’ARKEMA FRANCE (déposée le 5 juin 1998 par la Société Anonyme (SA) ARKEMA FRANCE auprès de l’INPI Paris)
En achetant pour 200 millions de dollars la société américaine Findley Adhesives Inc., le chimiste français se hisse à la cinquième place mondiale.
« Le jeu est encore très ouvert », constate Michel Perratzy, directeur général adjoint d’Elf Atochem, au lendemain de l’acquisition de l’américain Findley. Sur un marché mondial des adhésifs estimé entre 15 et 18 milliards de dollars, en croissance de 5% chaque année, les dix premiers groupes ne réalisent que 30% du chiffre d’affaires total. » […]
usinenouvelle.com : ELF ATOCHEM DOUBLE LA MISE DANS LES ADHÉSIFS, février 1996.
Déjà un demi-siècle que la marque ELF met à disposition du constructeur automobile français Renault, son savoir-faire et son esprit d’innovation en matière de lubrifiants.
2018, ELF célèbre ses 50 années d’engagement aux côtés de Renault, au service de l’automobiliste. Ce partenariat se caractérise par la volonté de toujours anticiper les évolutions du marché et de mettre en avant les dernières avancées technologiques, avec pour objectifs la performance sportive en matière de compétition et le plaisir de la conduite au quotidien pour l’automobiliste. L’engagement de la marque de lubrifiants en sport mécanique permet aussi de s’appuyer sur une expertise reconnue, donnant la possibilité de développer des produits plus performants, utilisés au quotidien par des millions de conducteurs. […]
Sources : La Revue automobile
Le partenariat s’arrêtera le 1er janvier 2020.
Découvrez l’histoire de la campagne autour des 50ans de partenariat entre les huiles ELF et RENAULT par TWO FINGERS
« Le partenariat ELF et Renault représente 50 ans parcourus sur un chemin jalonné de challenges et de belles réussites. L’histoire continue et nous sommes prêts à relever les défis de demain aux côtés de Renault, qu’ils soient environnementaux, technologiques ou commerciaux »
Mathieu Soulas, directeur de Total Lubrifiants.
En fusionnant avec TotalFina redevenu Total, ELF Aquitaine va disparaitre. Toutefois le groupe ne fait pas disparaître complètement ELF.
En 2009, la marque existe toujours, bien que de nombreuses enseignes Elf aient été renommées Total.
En effet, par exemple chez nous, avant de devenir Total Access en 2011, ELF (ELF jaune et bleu) fut la marque « Prix bas » du groupe.
D’autres utilisations de la marque furent rencontrés à travers le monde.
Chez nous, avec 17 % de part de marché, la marque ELF est le second acteur sur le marché français des lubrifiants automobile.
ELF entretien des liens durables avec d’importants partenaires auto et moto, afin que les lubrifiants développés restent à la pointe de la technologie tout au long des années.
Le partenariat ELF et RENAULT (voir ci-dessus) a longtemps permit la conception de produits performants pour les véhicules des automobilistes. Cette collaboration a permit la création de lubrifiants de qualité et l’écriture de belles pages sportives.
Grâce à ses innovations techniques et technologiques, ELF est la marque des succès, des victoires, la marque des gagnants.
Toutes ces années de recherche et d’innovation au service des sports mécaniques permettent à ELF de fournir au quotidien une huile performante et efficace pour la protection du moteur.
Le 1er Janvier 2020, une page se tourna dans l’histoire de Renault : le constructeur français mit un terme à 51 ans d’histoire de lubrifiants avec Elf pour nouer un partenariat avec Castrol.
Total Lubrifiants via sa marque Elf restera partenaire des marques DACIA, NISSAN et KAWASAKI (« LES PARTENARIATS ELF POUR LES LUBRIFIANTS POUR VOITURE ET MOTO »)
Principalement basée sur la production de produits pour l’automobiles (essences et huiles), les activités du groupe vont devoir se diversifier, il confirmera sa volonté de se diversifier dans tous les métiers proches du pétrole et de la chimie.
"La chimie des grands défis"
Elf atochem
En 1963, alors que s’intensifie l’exploitation du gisement de gaz de Lacq, la SNPA fonde Aquitaine-Plastiques, pour la synthèse de matières plastiques. 3 ans plus tard, en 1966, Organico fusionnera avec Aquitaine-Plastiques. pour donner naissance à Aquitaine Organico.
Les années 70 marqueront la découverte des premières applications industrielles du plastique, avec de formidables perspectives dans la chimie et dans le plastique.
L’État fondera, en 1971, l’Union Chimique Elf-Aquitaine (UCEA) (avec un apport des actifs de la SNPA) et Total Chimie, regroupée dans un groupement économique au nom d’Aquitaine-Total-Organico (ATO) (plus connu sous le nom d’Ato Chimie) affirmant ainsi la vocation chimique et moderne du Groupe.
En 1980, Chloé Chimie, une coentreprise entre Total, Elf-Aquitaine et Rhône-Poulenc, sera créée. Elle fusionnera, 3 ans plus tard, avec ATO-chimie ainsi qu’une grande partie de PCUK (Produits chimiques Ugine Kuhlmann), pour donner naissance à Atochem. Ce dernier regroupement confirmera ainsi la volonté d’expansion et de maîtrise des différents métiers d’Elf Aquitaine. En 1992, ATO-chimie changera de nom pour Elf Atochem.
En 2000, Atofina est créé comme une filiale de Total, née en 2000 de la fusion de la chimie de Total-Fina et de celle d’Elf (ex-Elf Atochem).
Le groupe Arkema naitra en octobre 2004 de la réorganisation d’Atofina, la branche chimie du groupe pétrolier Total, dont il se sépare le 18 mai 2006 par une introduction à la Bourse de Paris. À force d’innovations, d’acquisitions ciblées et d’investissements dans les pays émergents, il a su devenir un acteur mondial et reconnu de la chimie de spécialités.
Face à la crise du pétrole, la décision du groupe sera alors prise de se développer dans le secteur de la santé et de la beauté, c’est la constitution de Elf-Sanofi, une « start-up » de dix salariés. Sanofi deviendra la première entreprise pharmaceutique française et le numéro 5 mondial en 2011.
Elf Aquitaine prend le contrôle du groupe pharmaceutique Labaz. Sanofi (filiale Hygiène et Santé) sera créée, avec des fonds publics, par René Sautier et Jean-François Dehecq le 10 septembre 1973.
En 1993, avec la prise de contrôle d’Yves Saint Laurent, (laquelle sera ensuite cédée en 1999 sous le contrôle de François Pinault) Sanofi deviendra l’un des très grands de la parfumerie de prestige mondiale.
Un an plus tard Elf-Sanofi, la filiale spécialisée dans la pharmacie et les produits de beauté, changera de nom pour s’appeler à nouveau Sanofi. (lesechos.fr : Elf-Sanofi redevient Sanofi)
[…] ELF AQUITAINE est disposé à vendre une partie des 53 % qu’il détient dans Sanofi, quitte à devenir minoritaire, si sa filiale pharmaceutique trouve une alliance avec un autre grand laboratoire . Ce revirement, annoncé jeudi 19 décembre, intervient au lendemain d’un conseil d’administration d’Elf, qui a débattu de son développement à long terme. Le groupe a conclu qu’il ne peut plus financer ses trois métiers, le pétrole, la chimie et la pharmacie. D’où l’idée de se séparer de ce dernier secteur. « Il pourrait être souhaitable que Sanofi se rapproche par voie de fusion d’autres laboratoires pharmaceutiques pour accélérer son développement et accroître sa rentabilité. Elf Aquitaine resterait dans ce cas un actionnaire de référence pour Sanofi mais ne ferait pas du maintien de sa majorité actuelle un préalable », indique le communiqué publié par Elf. […]
lemonde.frl : Elf Aquitaine est prêt à se désengager de sa filiale pharmaceutique Sanofi, par DOMINIQUE GALLOIS, publié le 20 décembre 1996.
Pour mieux comprendre l’histoire du groupe Sanofi l’Express.fr propose un article très complet : Cinq choses à savoir de Sanofi.
Le groupe Total ayant fait un très bon travail concernant son histoire, nous vous proposons de visiter le wiki.