







Sommaire
William D’Arcy – proche du désespoir
De retour en Angleterre, William D’Arcy est au bord du désespoir. Il avait parié toute sa considérable fortune sur le pétrole, et maintenant il était sur le point de tout perdre (les deux maisons de campagne, le manoir de Grosvenor Square). Il semble que les géologues et les experts, qui n’avaient cessé de l’encourager depuis 1901, s’étaient tous trompés sur la présence de pétrole sous les sables Perse.
N’ayant jamais mis les pieds en Perse, M. D’Arcy n’avait même pas de récit de voyage à raconter pour expliquer son investissement. Ce qu’il avait, c’était des lettres et des télégrammes de son explorateur, l’exhortant d’être patient, le suppliant quasiment de prolonger la recherche jusqu’à ce que toutes les possibilités aient été épuisées.
Mais la patience, comme les finances de M. D’Arcy, était à bout. Même la Burmah Oil Company, dont l’investissement avait sauvé l’expédition en 1904 (elle s’est avéré être basée sur de faux espoir d’une découverte imminente) se lassait de ne rien trouver.
Forer jusqu’à 1 600 pieds et abandonner
Maintenant, M. Reynolds était sur le point de recevoir un télégraphe lui ordonnant de percer jusqu’à 1 600 pieds (env. 488m) et abandonner.
Abandonner ne faisait pas partie du personnage qu’était George Reynolds, même s’il pouvait admettre que cette recherche en particulier avait souvent semblé vouée à l’échec. Il fallu dix jours pour arriver à Shardin, huit mois pour commencer à forer et six ans de labeur pour ne rien trouver d’important.
Des pluies torrentielles ont emporté quatre mois de travaux sur une route menant à Masjid-i-Suleiman, où, il y a deux semaines, un trépan était tombé dans l’un des deux puits de la dernière chance et avait pris plus d’une semaine pour être repêché. Mais la victoire était sur le point d’arriver. Au petit matin du 26 mai 1908, tout le camp empestait le soufre. À quatre heures, le forage atteignit 1 180 pieds (env. 360m) et une fontaine de pétrole jaillit dans le ciel de l’aube.
Dates clés
1901 : Le 28 mai, William Knox D’Arcy obtient une concession de 60 ans pour la recherche de pétrole et de gaz dans la majeure partie de la Perse.
1902 : Le forage commencent en novembre dans les montagnes de Chiah Surkh, à 350 milles à l’ouest de Téhéran, sous la direction de l’ingénieur George Reynolds.
1903 : D’Arcy crée la première société d’exploitation le 31 mai, avec un capital de 60 000 £ (env. 8 699 840€ actuels), à la suite de signes prometteurs.
1904 : Les finances de D’Arcy étant à bout de souffle et sans pétrole, toutes les opérations à Chiah Surkh sont suspendues le 23 juin. Mais en novembre, un nouvel accord avec le Syndicat des concessions, soutenu par Burmah Oil, est mis en place.
1905 : Une nouvelle recherche de pétrole conduit Reynolds à Shardin, à 160 km au nord-est de Bassorah.
1907 : Le forage de Shardin semble inutile, Reynolds se dirige alors vers Masjid-i-Suleiman.
1908 : Burmah Oil fournit 40 000 £ (env. 5 737 365 € actuels) supplémentaires et le forage de deux puits commence. Enfin, le 26 mai, une fontaine d’huile de 25 mètres de haut jaillit dans le ciel.
Télégrammes de Perse
De la lointaine Perse, les télégrammes étaient lents. M. D’Arcy a eu la bonne nouvelle cinq jours plus tard. « Si cela est vrai, tous nos problèmes sont terminés », se félicite-t-il, ajoutant : « Je n’en parle à personne avant que la nouvelle ne soit confirmée » .
En l’espace d’un an, l’Anglo-Persian Oil Company, qui deviendra un jour BP, était opérationnelle. La presse parle de l’immensité du potentiel de la nouvelle société, à tel point que le jour où les actions de l’Anglo-Persian sont cotées à Londres , les clients de Glasgow se tinrent devant les caissiers d’une banque écossaise sur une fille de 5m de long, cherchant désespérément à acquérir des actions.
Et William D’Arcy, qui avait presque tout perdu, était plus riche qu’il ne l’avait jamais été dans sa vie.
Sources et références
- Création le 6 mai 2019
- Mise-à-jour le 31 août 2020