Pompes SATAM « Société Anonyme pour Tous Appareillages Mécaniques »
Histoire d’une société créée en 1921 et qui proposa bien plus que des pompes. Elle fut leader en son temps
Sommaire
La « Société Anonyme pour Tous Appareillages Mécaniques » fut créée le 23 juin 1921 (Registre du commerce de la Seine n°194435), son activité était largement diversifiée. La SATAM, à sont lancement, fera partie d’un groupe fondée en 1908 par deux ingénieurs polytechniciens français, Alexandre Giros et Louis Loucheur, la SGE (Société générale d’entreprise, future VINCI).
Elle allait de la fabrication de distributeurs d’essence, d’huile et de lait, de pompes, de compresseurs rotatifs, de matériels et installations frigorifiques, d’accessoires et pièces détachées d’automobiles et d’aviation, à la construction de voitures électriques sous sa propre marque.
De la naissance au changement de cap
La « Société Anonyme pour Tous Appareillages Mécaniques », plus connue sous le sigle SATAM, fut fondée le 23 juin 1921 (Registre du commerce de la Seine n°194435), à LEVALLOIS-PERET, dans la banlieue Ouest de PARIS, patrie de l’accessoire automobile.
Son fondateur, Gaston Léon Dubreuil, avait fixé à la Société, malgré sa raison sociale au sens très général, un objectif très limité, celui de fabriquer un « exhausteur d’essence »exh breveté.
En effet on se souvient qu’à l’époque les réservoirs des véhicules automobiles étaient en charge, généralement placés sous le capot, au-dessus du moteur. Le risque d’incendie était donc très important, surtout en cas de fuite ou d’accident. C’est ce qui expliquait l’utilité de fabriquer cet « exhausteur », père des pompes actuelles, qui se libérant de l’alimentation du carburateur par gravité, permettait d’éloigner le réservoir de carburant.
Nouveau domaine d'activité
Très rapidement, la Société change son activité et va s’orienter vers les problèmes de distribution et la manutention des essences, huiles et liquides industriels. Ayant la bonne fortune d’avoir à exploiter une branche de l’industrie absolument nouvelle à une époque où le développement de l’automobile devait lui donner par contre-coup un élan considérable, ses premiers débuts furent un succès.
Le bijaugeur
Déjà à l’avant-garde du progrès, elle propose immédiatement à la clientèle des raffineurs de l’époque un distributeur moderne et sûr, le « bijaugeur », dont le principe ne sera dépassé que 20 ans après par les actuels « compteurs continus ». A cette époque, l’Amérique n’en est encore qu’à la distribution, relativement peu précis, par simple pompe mesureuse.
Dans le milieu des années 60, SATAM produisait encore les bijaugeurs toujours utilisées pour les régions ou pays en voie de développement.
SATAM leader européen en 1930
Les postes de distribution se multiplient aussitôt et les raffineurs se disputent les meilleurs emplacements.
Devenir le numéro 1
SATAM recherche en premier lieu cette clientèle des raffineurs de l’époque (DESMARAIS – S.G.H.P. – S.M.P.) et se l’attache.
La concurrence se développe parallèlement et deux firmes « HARDOLL » et « CARBOX » mettent au point des modèles encore plus perfectionnés. Mais SATAM les absorbe (voir ici) et son activité prend immédiatement un essor considérable. Nous verrons plus loin que « HARDOLL » est devenue la raison sociale de la filiale SATAM en Grande-Bretagne.
L’un des artisans de ces fusions est Jean Borotra, plus connu du grand public français et anglais comme illustre champion de tennis que comme polytechnicien et administrateur de la SATAM.
Jean Borotra
Le directeur commercial de la marque eut une idée de génie. Il fit appel, en 1924, au champion de tennis de l’époque Jean Borotra, surnommé le « Basque bondissant », en qualité d’ingénieur commercial chargé des exportations. Jean Borotra mènera de front une double carrière de champion de tennis et de cadre dirigeant dans l’industrie.
Grace à cette idée, SATAM vendit des distributeurs de carburants liquides dans tous les pays où se pratiquait le tennis.
Comme il travaille à l’exportation, il combine une tournée en Grande-Bretagne avec Wimbledon, ou en Allemagne après Berlin ou Hambourg. Il profite de sa popularité sportive pour entrer chez les clients et décrocher des contrats. En outre, les années 20 voient un développement considérable de l’automobile, et par conséquent du marché des pompes à essence. Il va vite gagner plus que son Président[34].
Il devient ensuite administrateur de la société de 1933 à 1976, ainsi que de l’Union française de crédit pour le commerce et l’industrie et de la marque Hotchkiss-Delahaye en 1953.
La SATAM et l’Union française de crédit feront partie d’un groupe fondé par le polytechnicien Alexandre Giros, la SGE (Société générale d’entreprise, future VINCI). L’un des ses fils, François, PDG de la SATAM, sera administrateur avec Borotra d’une de ses filiale, la société britannique Avery-Hardoll Ltd26.
Comme Borotra est industriel de profession, et ceci lui vaut de faire d’importants voyages en Europe et en Amérique et lui permet de participer à des compétions de tennis.
Jean BOROTRA
[…] Pantouflard, il a été embauché (en 1924) par la SATAM (pompes à essence) en qualité d’ingénieur commercial, payé à la commission (peut être pas en totalité, mais pour une part importante de sa rémunération). En contrepartie, il était libre d’organiser son programme. Comme il travaillait à l’exportation, il combinait une tournée en Grande-Bretagne avec Wimbledon, ou en Allemagne après Berlin ou Hambourg. Il profitait de sa popularité sportive pour entrer chez les clients et décrocher des contrats.
En outre, les années 20 ont vu un développement considérable de l’automobile, et par conséquent du marché des pompes à essence. Il a bientôt gagné plus que son Président.
Lors du rachat de la SATAM par le groupe de la Générale d’Entreprise (énergie et travaux publics), le plafonnement des appointements de Borotra fit l’objet d’une négociation longue, amicale et délicate entre le nouveau président et l’intéressé. Tous les deux étaient de promotions très voisines (Huvelin X21) . Avant la lettre, Jean Borotra était un « people », un membre de la « jet-set » d’autant qu’il avait beaucoup de charme, et un contact très chaleureux. […]
Fournisseur presque exclusif de la plupart des Sociétés Pétrolières, le chiffre d’affaires de la SATAM atteint en 1930 le record de 66.127.000 Frs (francs Poincaré / 44 737 220, 75 Euros en 2024) et la cadence mensuelle de sortie des appareils est de 1750.
Hardoll et Carbox
La société SATAM absorbera les marques Hardoll (Suisse) en 1924 et Carbox (France) en 1930.
Cette dernière donnera naissance à un modèle éponyme (voir photos ci-contre).
« HARDOLL » est devenue la raison sociale de la filiale SATAM en Grande-Bretagne.
Avery-Hardoll
Pour la petite histoire une société, la société anglo-française Avery-Hardoll, vie le jour en 1932 (averyhardoll.com).
En décembre 2015, Liquid Controls acquis la gamme de produits Avery-Hardoll et devient le fabricant des produits de mesure Avery-Hardoll.
Silea Liquid Transfer annoncera, le 11 janvier 2021, qu’un accord était signé pour acquérir la marque Avery Hardoll de Liquid Controls LLC (IDEX Group).
La société fabriquera des pompes à essences classique avant de se spécialiser dans les technologies de pointes en fabricant des débitmètres ultra précis (0,1%).
- 1932 : Création au Royaume-Uni de la société privée, Avery-Hardoll, dont W. et T. Avery détenaient une participation substantielle. L’entreprise était responsable de la distribution des pompes à essence [+]
- 1937 : Exposant inscrit au salon des industries britanniques, le British Industries Fair. Pompes doseuses pour essence et huile. (Stand n ° D.613 et D.512). Dans le cadre de W. et T. Avery Advert 599. [2]
- 1937 : Fabricants de pompes à essence. Pompes à essence “Avery-Hardoll”. [3]
- Brevet de 1952 : Améliorations apportées aux appareils de mesure et de distribution de liquides ou s’y rapportant.
- 1953 : Formation d’une joint venture avec Beck and Co appelée Pump Maintenance Ltd., une entreprise nationale de maintenance de pompes à essence.
- 1961 : Fabricants de pompes à essence et de produits techniques destinés aux industries automobile, aéronautique et auxiliaire. 700 employés. [4]
- Brevet 1982 : Système de mesure des fluides.
Part bénéficiaire au porteur (société Satam)
- 1931 : 900.00
- 1961 : (rn) 0.39
Conseil d’Administration - 1970 : Jean-Loup Giros, président; Pierre Beytout, vice-président; Jean Borotra; Robert Dillon-Corneck; Maurice Duflos; Robert Giros; Jean-René Monod; André Poncet; Claude Sarrade-Loucheur; Francis Sarrade.
SATAM à partir des années 40
Si les pompes à essences vont largement marquer l’activité de la « Société Anonyme pour Tous Appareillages Mécaniques », découvrons l’évolution de la société après la seconde Guerre Mondiale.
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Station-Services
Station-Services -
Matériel industriel
Matériel industriel -
L'aventure du FROID
L'aventure du FROID -
Une voiture et des vélos
Une voiture et des vélos
La valse des rachats
Rachetée par la Compagnie Générale des Eaux en 1984, la société fut cédée à Tokheim en septembre 1996, lors de l’acquisition de Sofitam pour 107,4 millions de dollars. Cette dernière comprend le prestataire de services de Sofitam, Sogen SA, ainsi que les deux marques distinctes – EIN et Satam.
SATAM devient la division Comptage Industriel du groupe Tokheim, fabriquant des compteurs volumétriques pour le comptage transactionnel des hydrocarbures.
MECI et SATAM
En 2009 la société Meci (« Mesure Electrique Contrôle Industriel ») intègre le groupe Countum et devient société sœur de SATAM.
La holding COUNTUM S.A.S regroupera les sociétés SATAM et MECI, leaders dans le secteur du comptage industriel de type transactionnel pour les hydrocarbures liquides et les gaz.
Ce regroupement permet de répondre aux besoins en solutions de comptage des sociétés pétrolières tout le long de la chaîne logistique de transport des produits pétroliers et gaziers ; un savoir faire exercé dans plus de 50 pays.
MECI a désormais rejoint CLEMESSY (Groupe Eiffage), se séparant de l’alliance avec SATAM.
Et maintenant
La marque SATAM, en temps que fabricant de distributeurs (pompes à essence), disparue après sont rachat par Tokheim (1996), cette dernière devenant une marque du groupe DOVER (DFS).
Désormais SATAM, dont le siège social et l’usine se trouvait historiquement à Falaise (FR -14), à déménagé à Saint-Martin de Mieux.
Depuis le 02 avril 2007, l’entreprise est devenue une SASU (Société par Actions Simplifiée à Associé Unique) dont l’effectif est compris entre 20 et 49 salariés. Sur l’année 2021 elle réalisera un chiffre d’affaires de 7 825 900,00 €. L’entreprise est présidée par COUNTUM (depuis le 15 janvier 2011), après le départ d’
Olivier CATTAN.[6]
La société est experts en « compteurs volumétriques et systèmes de comptage destinés à la chaîne logistique des hydrocarbures ».
SATAM à l’international
SATAM fut la maison mère de :
Maintenant la plus part des filiales de SATAM ont été intégrées au groupe TSG
Un leadeur dans le monde de la station
Une partie de l’activité, sera regroupée dans le Département « STATIONS-SERVICES » en 1935.
La société va ainsi pouvoir assurer à ses clients la fourniture de l’équipement complet nécessaire au fonctionnement d’une Station-service moderne : appareil de distribution, matériel de graissage, lavage et levage. Une partie de l’activité qui disparaitra dans l temps.
En outre, elle va étudier et réaliser pour l’armée et l’Aviation des équipements spéciaux : appareil de ravitaillement fixes et mobiles pour les avions et les camions. Une partie de l’actuelle activité.
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Le matériel de station-service
Le matériel de station-service -
Les distributeurs de carburants
Les distributeurs de carburants
Le matériel de station service
Une activité peut connu concerne le matériel dédié aux services proposés par les stations.
1935, création d’une section « Matériel de station-service », activité regroupé dans le Département STATION SERVICE, elle comprendra une importante gamme de matériels pour l’entretien des voitures (graissage, levage, lavage), mais aussi sur la piste (borne de distribution AIR-EAU modèle Trianon …).
Cette section sera active pendant la guerre 39-45.
Une importante documentation SATAM nous ayant étant envoyé par un jeune retraité de TOKHEIM / SATAM, nous allons pouvoir compléter cette partie.
Le matériel pour la piste
Les distributeurs de carburant
L’activité la plus ancienne et la plus connue la conception et fabrication de pompes à essence.
Tout en étudiant les équipements pour l’aviation et l’armée, les bureaux d’études et les laboratoires ne resteront pas inactifs et un compteur continu complété par un marqueur sera mis au point ; des prototypes seront construits et le premier appareil de ce type DC sera commercialisé en 1938.
C’est toujours sur ce même principe de base que sont réalisés les actuels distributeurs, mais la construction a subi maintes transformations, améliorations et adjonctions.
Dans cette évolution technique, la SATAM avait encore une fois bien défendu sa place, car les Américains lançaient eux aussi, début 1938, des distributeurs continus.
1932 : apparition du premier compteur continu.
1938 : indicateur-calculateur des prix (mécanique) dont le principe est toujours utilisé sur les appareils à indicateur mécanique de la fin des années 80.
1939, la guerre
C’est 1939, la guerre : une partie du personnel est mobilisée, des fabrications militaires sont assignés à l’usine, parallèlement à ses fabrications habituelles, mais forcement très réduite.
Juin 1940, l’usine est arrêtée, le Personnel éparpillé. SATAM va chercher à « survivre ». La circulation automobile est nulle, l’équipement routier réduit à rien. De nouveaux produits seront construits (des bicyclettes, des voitures électriques, du matériel frigorifique).
La guerre est fini, SATAM se relance
SATAM cherche à se reprendre ses traditionnelles fabrications car les besoins sont grand, mais les approvisionnements possibles en matières premières sont toujours étroitement limités et difficiles. On ne trouve pas encore la qualité désirable pour certaines de celles-ci.
C’est pourquoi SATAM reprend la construction des bijaugeurs, car de conception plus simple que les distributeurs continus.
Mais la clientèle veut et réclame ces derniers et SATAM, pour la satisfaire, se rement à fabriquer des distributeurs continus du type DC, mais en y apportant, chaque années, des modifications et des améliorations de conception, de fabrication et de présentation.
Indiquer le prix à payer
A cette époque, les distributeurs continus ne faisaient qu’indiquer le volume de carburant débité.
Bientôt, il a semblé indispensable de pouvoir, parallèlement à l’indication du volume, de donner celle du prix à payer par le client, et c’est pourquoi SATAM équipait ses DC avec une unité calculatrice donnant automatiquement les deux valeurs prix et volume conjugués. Ce fut le modèle « autocompteur » DC 8 mis sur le marché en 1948.
Plus besoin pour l’usager et la pompiste de calculer ou vérifier quantité et prix : le distributeur fait le travail pour eux sans contestation.
Et c’est extraordinaire de penser qu’à cette époque, la conception technique d’un distributeur, sa qualité, sa précision feront que le client va acheter en toute confiance un produit qu’il ne verra pas, qui va passer directement du réservoir souterrain du vendeur au réservoir métallique de sa voiture. S’il le voit, c’est qu’il y aura fausse manœuvre au cours du remplissage.
Il ne discutera, ni la qualité, ni volume limé et prix à payer indiqués par l’autocompteur.
L’apparition sur le cadran de chiffre lui donne entière confiance, bien qu’il ne puisse matériellement vérifier si le compte y est. C’est dire le haut degré de précision auquel les « autocompteurs » sont arrivés.
Les appareils sont vérifiés et étalonnés par SATAM… (années 50/60)

Il est juste d’ajouter que, si les appareils sont vérifiés et étalonnés par SATAM avant sortie d’Usine, le contrôle de l’Etat vient renforcer encore la confiance que l’usager, aussi bien que le pompiste vendeur, peuvent avoir dans la perfection de cette belle mécanique. En effet, c’est pratiquement en permanence qu’un Vérificateur du service des Instruments de Mesure (S.I.M.) contrôle chacun des appareils livrés à l’exploitation publique et y appose son poinçon. Les appareils sont plombés, les réglages ne peuvent donc être modifiés par qui que ce soit sans nouveau contrôle.
De nos jours, les contrôles, qu’il s’agisse d’un contrôle après réparation ou d’un contrôle annuel, sont délégués à des sociétés privées. Celle-ci, en plus d’être régulièrement habilitées (ou non) par des organismes de certifications et par l’état, voient leurs travails vérifiés sur le terrain. A cela s’ajoute des vérifications aléatoire des installations réalisés par des organismes publiques (DREETS, répression des fraudes…).
La minuterie
La minuterie formée de totalisateurs et de marqueurs est une véritable « horlogerie » avec tout ce que ce mot peut comporter, de rigueur dans la fabrication, de complexité, de précision et de régularité dans le fonctionnement, et il faut bien songer que, si les quantités débités à mesurer restent toujours immuablement, au cours des ans, des décilitres, litres, etc. en France, ou des gallons en Grande-Bretagne, les quantités d’unités monétaires : francs, livres, etc. et leurs fractions, doivent pouvoir être facilement et rapidement modifiées par rapport au volume débité en cas de changement de prix (en hausse ou en baisse) du carburant.
Cette obligation n’a pas été sans posé des problèmes techniques difficiles qui ont cependant pu être résolus de manière heureuse et pratique.
PANORAMIC
De 1948 à 1960, SATAM n’apporte aucune modification de conception à ces appareils, mais régulièrement, perfectionne ses modèles, tout en cherchant constamment à améliorer ses prix de revient pour limiter l’incidence de la poussée générale continue des éléments constitutifs de ceux-ci : matières, main d’œuvre, frais généraux, qui augmentent sans cesse pendant cette même période.
Pour ce faire et également s’adapter au style de l’époque, elle modifie plusieurs fois la silhouette de ses appareils. Elle gagne ainsi sur leur poids et leur encombrement : en 1948, le « DC 8 » pèse 275 kg et mesure 1 m. 73 de haut ; en 1960, le nouveau modèle « PANORAMIC » ne pèse que 150 kgs et mesure 1 m. 25 de Haut.

Ce dernier modèle était vraiment la synthèse de tous les progrès au cours des dernières années dans le domaine de la distribution.
Adapté aux tendances les plus modernes, le « PANORAMIC », par sa ligne surbaissée, l’harmonie de ses formes, la perfection de son éclairage, était devenu, de jour comme de nuit, le pôle d’attraction des usagers de la route : une station-service n’était plus moderne si elle n’était pas équipée de « PANORAMIC ».
Comme toujours, SATAM, la première, a lancé ce nouveau style en France.
« Servo-Stop »
Parmi ces perfectionnements, ces progrès réalisés depuis 1948, il y en a un que nous devons citer particulièrement, car il apportait – bien que certains le considérer comme un point de détail – bien des satisfactions aux usagers des distributeurs, c’est la mise au point et la sortie en série d’un robinet distributeur qui arrêtait automatiquement le débit du liquide lorsque le réservoir est plein : avec ce robinet « Servo-stop » à arrêt automatique, plus de débordement intempestifs du réservoir à craindre, le pompiste surveille son cadran et nom le robinet pour ne distribuer que la quantité désirée ou la valeur demandée par le client : si celui-ci a demandé le plein, rapidement il est fait, sans tâtonnements, sans hésitations, sans risque.
Les sources de discussions, les risques d’incendie et les odeurs désagréables que craignent, en particulier les conductrices, provoqués par les débordements, sont radicalement supprimés.
Le modèle « PANORAMIC », lui aussi, vient au monde avec une nouveauté destinée à simplifier le travail du pompiste et éviter toute discussion avec son client : c’est la réalisation d’un dispositif mécanique qui, lorsque le pompiste décroche le robinet de distribution fixé à l’extrémité du flexible, déclenche automatiquement la remise à zéro des chiffres du cadran volume-prix du compteur, évitant ainsi toute fausse manœuvre.
1950, le mélangeur est à créer
Depuis 1950, parallèlement à l’essor des voitures, on constate celle des deux-roues motorisés. Presque tous utilisent le moteur à deux temps qui nécessite, pour son fonctionnement, un mélange d’essence et d’huile.
Selon la marque, le type, le mélange d’huile-essence n’est pas le même.
Pour le motoriste, le processus de remplissage de son réservoir était généralement l’un des suivants :
- il faisait mettre par le pompiste une quantité d’essence bien déterminée (2 litres, par exemple)., puis il remplissait le bouchon de son réservoir qui faisait jauge pour l’huile de la quantité correspondante à l’essence prise et la versait dans ledit réservoir (deux mesures dans l’exemple précédent). Ensuite, il secouait moto ou cyclo-moteur pour assurer un mélange homogène ;
- il possédait un bidon dans lequel il faisait son mélange préalable comme indiqué ci-dessus et versait ensuite ce mélange dans son réservoir.
1954 : le mélangeur
Avouons que le procédé était un peut archaïque. Aussi SATAM, depuis 1954, fabrique un « mélangeur distributeur pour moteur deux temps ».
Cet appareil permet une distribution d’un mélange essence-huile dont le dosage entre 2 et 10% est prédéterminé par le pompiste à la demande du client grâce au « prédéterminateur » SATAM.
Le mélange est rigoureusement homogénéisé par trois brassages successifs.
Cet appareil comporte plusieurs modèles :
- à min ou électrique ;
- mobile ;
- fixe ;
- semi-fixe …
Une de leur dernière utilisation fut celle de l’alimentation des moteurs de hors-bords et de tondeuses à gazon, ainsi que les deux-roues de collections.
Ces appareils furent répandus à plus de 40.000 exemplaires. Leur exportation a été particulièrement développée vers l’Afrique et les pays anglophones.
Les dernières productions encore réalisées
Une partie de l’activité, les équipements industriels pour l’Aviation et l’Armée, sera regroupée dans le département « Matériel Industriel », en 1964.
Après la guerre, au fur et à mesure des années, les besoins en équipement industriel pétrolier croissaient parallèlement au prestigieux développement de cette branche d’industrie et, parallèlement, SATAM développait cette section au point qu’elle créait en 1964 le département.
45 ans au service de de l'industrie pétrolière
Dans cette section nous découvrirons le département « Matériel Industriel » de la SATAM au milieu des années 60.
Le Département a pris, comme nous l’avons déjà exprimé, une importance croissante pour suivre les besoins sans cesse développés ou nouveaux de l’industrie pétrolière et de ses applications.
La SATAM met à la disposition des utilisateurs une gamme de matériels permettant la réalisation d’installations modernes de mesurage destinés à remplacer les procédés anciens ou peu précis dans les installations les plus diverses :
- Raffinerie : déchargement du brut, comptages entre unités, chargement de camions, wagons et bateaux, sorties vers dépôts.
- Dépôts : chargement de camions, wagons, chalands-citernes.
- Pipe-lines : contrôle du passage de produits bruts ou raffinés.
- Aérodromes : équipement d’avitailleurs et de services.
- Ports : avitaillement de bateaux.
- Voies ferrées : avitaillement de locotracteurs, autorails, etc.
- Camions-citernes : distribution mesurée par pompe ou par gravité.
- Comptage divers : sur bancs d’essais, sur chaînes de montages, sur fabrications en usines, pour carburants, huiles, produits chimiques, etc.
Les produits des années 60/70
La gamme de compteurs d’hydrocarbures de « Précision commerciale » fabriqués par la SATAM couvre tous les débits de 3 m³/h à 400 m³/h. Notons que ces compteurs connus sous le non de compteurs « Pétropal » sont la résultante de la collaboration SATAM AVERY-HARDOLL dont nous avons déjà parlé.
- pour leur protection
tel que filtre, dégazeur, limiteur de débit, etc. - pour l’exploitation
tels que dispositif émetteur d’impulsion par télé-affichage, prédéterminateur, imprimeur de tickets, injecteur d’additifs, etc.
Couplings pour l'Aviation et l'Industrie
Ils sont fabriqués en Grande-Bretagne par AVERY-HARDOLL Ltd.
- Coupling aviation.
L’avitaillement des avions modernes (milieu des années 60) se fait « en source », c’est-à-dire à grand débit, sous pression et par le dessous des réservoirs ; le raccordement entre l’avion et le flexible du véhicule ravitailleur est un « coupling », c’est-à-dire un raccord auto-étanche à fermeture rapide. Très simple à manœuvrer, adaptables à tout matériel analogue normalisé OTAN, les couplings offrent une sécurité d’emploi totale, ne pouvant être débranchés que dans la position où le liquide ne peut s’écouler. - Coupling industriels.
Du même principe que les précédents, ils sont adaptés aux exigences industrielles par une construction plus simple et moins onéreuse. Adapté à une partie fixe (tuyauterie, réservoir) ou à une partie flexible, qu’il permet de maintenir plaines au branchement et au débranchement, chaque coupling remplace un raccord et une vanne. - Remplissage en source.
C’est un équipement pour remplissage en source des camions-citernes à vitesse plus rapide et avc une sécurité plus grande que le remplissage par le dessus. Il permet l’arrêt automatique du débit par une vanne spéciale située au fond de la citerne.
Très largement utilisée sur les camions et remorques-citernes d’aérodromes, il trouvera de nouveaux emplois dans les camions-citernes pétroliers destinés à la distribution, le remplissage en source pouvant ou non être associé à un compteur. - Equipement pour camions-citernes.
L’organisation des tournées de livraison est un problème des plus importants dans la distribution des produits pétroliers par camions-citernes. C’est livraisons sont plus rapides et plus économiques si les camions qui les effectuent sont munis de compteurs volumétriques permettant le dépotage de quantités quelconques, au lieu de ne livrer que des compartiments étalonnés.
C’est le cas pour la distribution mesurée du fuel domestique pour laquelle SATAM construit divers équipements dont les débits horaires s’échelonnent de 3 à 20 m3/h.
De faible encombrement et de poids modéré, ces ensembles, facilement adaptés à l’arrière du camion, sont des monoblocs. - Embidonneurs.
Le développement de la distribution de certains produits pétroliers vendu au détail (en jerricans, bidons, nourrices, fûts, etc.) rend indispensable l’utilisation d’appareils automatiques pour que le conditionnement soit fait en série, proprement, sans perte de temps et avec toute garantie de précision. Divers modèles existent dans la gamme SATAM.
Le froid, une activité oubliée…
1941 : conserver les aliments
Nous lavons vu un peut plus haut, arrive la seconde Guerre Mondiale. Avec elle une partie du personnel est mobilisée et les activités de la société seront également chamboulées.
Les denrées sont rares ; il faut à tout prix les conserver. L’importation étrangère, américaine surtout, n’est plus possible : les besoins sont donc importants.
Arrive juin 1940 et l’arrêt de l’usine. Le personnel est éparpillé.
Une solution, en Janvier 1941, est trouvée : absorber la SFIDR (Société Française d’Installation et de Distribution de Réfrigération). Société spécialisée dans la construction et l’installation du matériel frigorifique commercial depuis de très longues années, elle en avait été un des pionniers (première machine livrée en 1880 et premier groupe frigorifique au monde utilisant un fluide chloré).
C’est ainsi que créant un département FROID très actif, la SATAM atteindra la fin de la guerre..
45 ans au service de de l'industrie pétrolière
Dans cette section nous découvrirons le département « Froid » de la SATAM au milieu des années 60.
L’activité de la filiale Froid progresse régulièrement. Le développement des Supermarchés et des Libres-services offre des débouchés importants pour ses fabrications et FROID SATAM NÉVÉ occupe une place de choix dans la clientèle de l’alimentation générale.
A cette époque le Département Froid va exploiter, en particulier, les licences américaines HUSSMANN 🔗 pour les vitrines frigorifiques et COPELAND 🔗 pour les compresseurs frigorifiques hermétiques.
EPTA France, une histoire française dans la réfrigération commerciale
L’histoire d’Epta France naît avec la fusion de marques françaises historiques de la réfrigération commerciale.
L’histoire du groupe EPTA sera liée à l’histoire de Luigi Nocivelli. Nous vous invitons à la découvrir ici.
Bonnet
Bonnet est fondée en 1830 par Nicolas Bonnet, dans la région de Lyon, pour fabriquer des équipements pour les cuisines professionnelles et, en 1930, entrera dans le secteur des équipements de réfrigération pour la distribution alimentaire.
En 1976, les Établissements Bonnet, dont les congélateurs sont distribués par Thomson, transfèrent son activité industrielle au groupe.
En 1985, elle s’implante et inaugure sa nouvelle usine d’Hendaye, et devient Bonnet Réfrigération.
SATAM Névé
Névé, Société française de construction et d’installation de matériel frigorifique, qui apparaît en 1932. SATAM en sera un important actionnaire.
En 1962 (1963 suivant les sources) elle fusionnera avec le département Froid de la Satam en donnant naissance à une Société indépendante, filiale de la SATAM, la Société FROID SATAM NÉVÉ, plus connue sous la marque Satam Névé.
En 1978, cette nouvelle entité entrera dans le Groupe Thompson sous le nom de Froid Satam Brandt.
De Bonnet Névé à Epta France
Les deux marques, entrent dans le nouveau groupe Epta en 1988 et fusionneront en 1993 pour donner naissance à Bonnet Névé . Aujourd’hui leader dans la conception et la production de vitrines, de meubles frigorifiques et de centrales de réfrigération pour la distribution alimentaire.
Enfin, se transformant et évoluant au fil des années, Epta France remplacera le nom Bonnet Névé en 2014.
Epta France est à ce jour l’unique site français de conception-développement-fabrication et commercialisation de vitrines frigorifiques. Elle propose aujourd’hui ses produits et services à la plupart des petites, moyennes et grandes surfaces ou autres lieux de ventes alimentaires.
Fabriqué par Thomson
Thomson reprend la marque Frigeavia…. en 1968-70.
Fin des années 50, Thomson propose alors un produit entièrement monté en France.
En 1958, avant l’arrivée d’une forte concurrence étrangère Thomson, avec 70.000 unités représente 18% du marché français. En 1960, Thomson entame des pourparlers avec Surelec mais la compagnie préférera traiter avec Hotchkiss-Brandt. Néanmoins, avant le rapprochement avec Hotchkiss-Brandt de 1965/1966, Thomson ne reste pas inactif sur le marché des réfrigérateurs. Le but est de rempli les usines.
Des accords sont ainsi passés en 1960 avec Satam, Electrolux et Conord qui confient à Thomson la fabrication des réfrigérateurs.
Carrier : les jours d’après
Le 24 avril 2018, nous apprend que la direction du groupe CARRIER annoncée la fermeture de l’usine de Romorantin.
Les anciens se souviennent surtout de Bonnet-Névé, le nom d’avant Carrier. Il faut dire que l’entreprise du quartier Saint-Marc en a eu un certain nombre, au gré des rachats successifs : Linde, ABC Synergie ou encore Froid Satam Brandt, qui résonne particulièrement dans les mémoires. A commencer dans celle de Philippe Genies. Six jours après l’annonce de la fermeture de son site, le secrétaire du comité d’entreprise se baladait, hier midi, tel un fantôme en blouse bleue dans un atelier au point mort. « Moi, quand je suis arrivé en 1984, c’était Froid Satam Brandt, il y avait plus de 400 salariés et on avait aussi les bâtiments de l’entreprise Itab aujourd’hui », confiait-il en passant sous le grand panneau numérique qui continue malgré tout à indiquer le nombre de commandes prévues et à réaliser par les 88 salariés d’ici juillet.[…]
Quant aux salariés, ils continueront leur grève, devant les grilles, décidés à ne pas quitter l’usine sans sauver ce qui peut l’être. Les primes et l’espoir d’un repreneur, que l’État, qui va piloter la procédure, appelle de ses vœux. En attendant, chez Carrier, on a ressorti une plaque de firme gravée au nom de la société Satam, en 1951, à La Courneuve, quelques années avant la fabrication des premiers meubles réfrigérés locaux dans les années soixante. Un passé à la fois lointain et proche de mémoire de salariés et de Romorantinais.
Parmi les nombreuses activités qui ne marqueront pas la marque SATAM il y eu la fabrication d’un véhicule électrique. Une activité qui débutera dans les années 40 pour s’achever a peine quelques années plus tard.
Il faut se diversifier (Voiture)
La seconde Guerre Mondiale va entrainer la raréfaction de l’essence. L’entreprise va être obligée de rechercher de nouvelles opportunités commerciales.
Le choix se portera sur l’électrique avec la création d’une voiture. Une source, non vérifiable, parle également de vélos.
Pendant l’occupation allemande, l’essence se fait rare et l’entreprise est obligée de rechercher de nouveaux secteurs d’activité, si bien qu’en 1940 elle commence l’étude et le développement d’une petite voiture électrique appelée SATAM. Le petit coach électrique fut construit sous la direction du champion de tennis Jean Borotra.
La SATAM avait deux portes et deux sièges, et était capable de parcourir plus de 100 km sans recharge s’il était conduit sur un terrain plat et conduit à une vitesse d’environ 35 km/h. Le 16 septembre 1941, en présence de chefs d’entreprise et sous le contrôle de l’Automobile Club de France, une stricte série SATAM électrique, équipée de batteries Tudor (en), effectue un essai sur une piste qui entoure l’hippodrome de Longchamp. Le test s’est déroulé sans incident, la voiture a roulé pendant 37 tours, réalisant un record de 134,384 km sans s’arrêter, à une vitesse moyenne de 32,279 kilomètres par heure.
La SATAM a été construit en série, mais on ne sait pas avec certitude combien d’unités ont été fabriquées. Elle aurait été construite entre 1941 et 1943.
Un Micrcocar
Avec de telles caractéristiques, elle fera partie de la catégorie dite des « Microcars ». Un microcar, comme son nom l’indique, est une petite voiture, en général à deux places, équipée d’un moteur de très faible cylindrée.
Au sortir de la seconde guerre et jusqu’au milieu des années 50, les microcars connurent un succès d’estime. Un faible coût de production, et par voie de conséquence un prix de vente bas, contribuèrent à l’éclosion d’une multitude de marques à la vie plus ou moins éphémère.
Nous vous proposons de lire l’article du site Vintage Road Trip « L’automobile durant l’occupation ».
De nos jours la catégorie « Microcar » n’existe plus. On parlerait plutôt de quadricycle, voir de voiture dite sans permis. Toutefois aucune source ne fait référence au fait que les modèles de cette classe de véhicule puissent se conduire sans permis.
Caractéristiques :
- Cadre : Tubulaire
- Carrosserie : fermé et rationalisé
- Passagers : 2 places avec amplement d’espace pour les bagages à l’arrière
- Intérieur cabine : Divisé en trois compartiments séparés ; le compartiment avant contient la moitié des piles et équipements électriques, le compartiment central est réservé aux passagers et la partie arrière reçoit la seconde moitié des piles et accumulateurs
- Poids à vide : 980 Kilos (y compris les passagers)
- Le poids en ordre de marche : il atteignait 950 kg.
- Capacité : 200 kilos
- Vitesse au sol à plat : De 35 à 40 Km/h
- Autonomie terrain plat : 100 kilomètres
- Distance entre axe : 2000mm
- Freins : Mécanique debout sur les deux roues arrière et manuelle sur le différentiel
- Piles : Tudor
- Moteur : 3 cv, électrique 96 volts
- Vitesses : 4 vitesses, mais pas à travers une boîte, mais par une combinaison d’inductances de tension
- Éclairage : Alimentation électrique de 24 volts pour les phares, les feux arrière, les feux de position et les clignotants
- Roues : 120×40
Sources et références
- satam.eu
- Scriponet, le portail de la scripophilie
- jacques-leretrait.blogspot.fr : Sélection de voitures, de camions et de bus de tous les pays
- averyhardoll.com Compteurs de carburant Avery-Hardoll...
- www.retro-tourisme.com «Bref historique de la vente d’essence en France», revue Route Nostalgie
- www.tsg-solutions.com
- EPTA France
- Bonnet Névé
L’« Exhausteur d’essence »est un appareil élévateur d’essence fonctionnant grâce à la dépression régnant dans le collecteur d’admission qui envoyait le carburant dans une nourrice située au dessus du moteur.
L’idée est de pouvoir disposer le réservoir des voitures à l’endroit désiré, et non au-dessus du moteur.
















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