La raffinerie de Lorraine Une raffinerie à Hauconcourt (57)
Créé en 1971, elle sera transformée en dépôts à la fermeture en 1982
Avec une capacité de quatre millions de tonnes de pétrole brut par an, la raffinerie d’Hauconcourt n’aura été qu’une parenthèse dans le passé industriel de la région. Elle avait été construite pour faire face à l’accroissement prévisible des besoins locaux en énergie. Son exploitation n’aura duré que douze ans.
Sommaire
La création d'une raffinerie
Créé en 1970-1971, elle fut par Total (51 %), Esso (40 %) et Elf (9 %). A la disparition de la société Elf, en 2000, Total en deviendra le nouveau propriétaire.
Entre le projet datant de 1965, les deux années de construction de 110 hectares de tours et de superstructures complexes, la mise en service en 1970 et la fermeture en 1982, il ne se sera écoulé que dix-sept ans. Ou l’histoire résumée de la raffinerie d’Hauconcourt.
Tout était parti d’une bonne intention. Au milieu des années 60, moyennant un investissement de 300 millions de francs (473 millions d’euros), la Compagnie française de raffinage et Esso décident de s’implanter en Lorraine, pile entre Metz et Thionville.
Objectif affiché: faire face à l’accroissement prévisible des besoins locaux en énergie.
Maitriser les coûts
L’un des clients les plus importants sera évidemment l’industrie lorraine.
Les techniques ayant évolué, on estimait alors que ses besoins allaient atteindre le million et demi de tonnes de fuel lourd par an. Forcément, une raffinerie au cœur du bassin sidérurgique allait permettre d’abaisser le prix de revient de la livraison vers les usines. La raffinerie, espère-t-on également, devrait avoir d’heureuses conséquences pour les automobilistes lorrains qui devraient payer un ou deux centimes moins cher leur litre d’essence.
Un avenir radieux
Création d’activités, diversification, nouveaux emplois… Bref, tous les feux sont au vert.
La première unité de fabrication livre ses premiers litres de pétrole distillés le 15 août 1970. Décrit comme le plus moderne de France, le site sera inauguré en juin 1971 en présence du ministre du Développement industriel et scientifique, François-Xavier Ortoli. Dans son discours, il prédira : « En 1975, la France consommera près de 140 millions de tonnes de pétrole par an et plus de 20 millions de mètres cubes de stockage augmenteront la capacité de réponse immédiate aux difficultés éventuelles de transports et de fournitures… ». On connaît la suite.
La fermeture
Avril 1982 : les sirènes hurlent symboliquement pour confirmer la mauvaise nouvelle.
Choc dans les rangs des salariés qui viennent de l’apprendre par voie de presse. D’ici à l’automne, à l’instar des raffineries de Dunkerque et de Valenciennes, celle d’Hauconcourt cessera ses activités et le site, qui employait quelque 250 personnes et faisait travailler des centaines de sous-traitants, ne sera plus qu’une aire de stockage avec guère plus de 20 salariés…
Avec la crise de la sidérurgie et les campagnes d’économie d’énergie, au nom du réalisme économique et sur fond de nouvelle politique pétrolière, la chute était inéluctable.
La reconvertion
Les raffineries arrêtées ont été pour la plupart converties en dépôts de produits pétroliers. Ce fut le cas pour la raffinerie d’Hauconcourt qui devint la SPLRL Hauconcourt (Société du Pipe-Line de la raffinerie de Lorraine), propriété de la Raffinerie du Midi (1er acteur de la distribution pétrolière en France).
20 janvier 2010 : Face à la baisse du marché des produits pétroliers, Total doit progressivement adapter son maillage logistique en France.
Dans ce but, le Groupe a prévu :
- de confier les opérations de cinq dépôts* à des sociétés logistiques spécialisées,
- de cesser les activités du dépôt du Pontet (Vaucluse),
- de procéder à un investissement visant à doubler l’activité du dépôt pétrolier de Port-la-Nouvelle (Aude).
A l’issue de cette adaptation, Total, premier opérateur de logistique pétrolière en France, restera naturellement présent dans toutes les régions de l’Hexagone.
Ce projet a été présenté au Comité Central d’Entreprise le 20 janvier 2010. Grâce à des reclassements internes, il n’entraîne aucun licenciement.
* : Dépôt d’Hauconcourt (Moselle), dépôt de Saint Julien (Haute-Savoie), dépôt du Mans (Sarthe), dépôt de Ouistreham (Calvados), dépôt de Port La Nouvelle (Aude).
Le dépôt pétrolier en détails (2024)
Capacité du dépôt
- Nombre de bacs : 14
- Capacité des bacs : 40 m³ – 13 200 m³
- Capacité totale : 89 700 m³
- Mode d’approvisionnement : Fer
Produits stockés
| Distillats | Autres |
|---|---|
|
|
Produits mis à disposition
| Distillats |
|---|
|
Raffinerie du midi : Dépôts pétroliers, stockage d'hydrocarbures
Raffinerie du Midi est une société centenaire spécialisée dans la réception, le stockage et la distribution des produits pétroliers finis, destinés notamment au transport, au chauffage ou au fonctionnement d’engins spécifiques.
Tout débute le 1er avril 1882, lorsque les industriels Alphonse Fenaille et Charles Despeaux demandent l’autorisation au Préfet de l’Hérault de construire une raffinerie d’huiles minérales près de Sète : la Raffinerie du Midi est née.
En 1896, l’actionnariat s’ouvre à Desmarais Frères puis à la famille Deutsch de la Meurthe. Ces trois actionnaires deviendront respectivement Esso, Total et Shell (puis Petroplus en 2008 devenue Bolloré Energie en 2013).
Actuellement, détenue à parts égales par trois actionnaires (Total Marketing France, ESSO SAF et Petroplus Marketing France acquit par Bolloré Energie en 2013 ), l’entreprise opère ses propres dépôts d’hydrocarbures et assiste d’autres sociétés dans les opérations liées à leurs sites.
Au total, « l’écosystème RM » représente à ce jour 15 dépôts pétroliers, 11 sociétés, 1,3 million de m³ de stockage d’hydrocarbures et 12,5 millions de m³ chargés par an, soit le premier acteur français en termes de mise à disposition de produits pétroliers finis. Plus de 160 collaborateurs animent cet ensemble.









