Histoire de l’invention de la pompe semi-rotative
De l'horlogerie, aux pompes semi-rotatives, en passant par la fabrication d'ustensiles de cuisine et de ménage, découvrons l'histoire de l'empire JAPY.
En tant que fabricant de pompes et systèmes de pompage depuis 1850, Pompes Japy propose un large choix de pompes manuelles et pompes à mains dans différentes technologies (à piston, à membrane, semi-rotative, ATEX…) et pour différents types de fluides (acides, ADblue, eau, essence…).
Tout commence au XVIIIe siècle à Beaucourt avec Frédéric Japy, horloger de formation, qui décide de mécaniser la fabrication des mécanismes d’horlogerie et de développer la production en série.
Édouard Louis Frédéric Japy naquit le 22 mai 1749 à Beaucourt (Doubs, auj. territoire de Belfort,) et décédera le 4 janvier 1812 (Badevel, Doubs) peu après la disparition de son épouse.
Issu d’une famille d’horlogers installée à Beaucourt depuis le XVIe siècle, il sera formé en France et en Suisse.
Il entrera à 19 ans en apprentissage chez l’horloger Perrelet (au Locle, en Suisse) réputé pour ses perfectionnements en matière d’outillage. Puis, en 1770, continuera sa carrière en temps qu’ouvrier chez Jean-Jacques Jeanneret-Gris,horloger et créateur de machines-outils.
C’est chez se dernier que Frédéric Japy va acquérir une maîtrise des différentes opérations horlogères.
Il prend aussi conscience des possibilités considérables de la machine-outil, tout en mesurant les résistances corporatives qu’elle suscite dans le monde horloger, et s’imprègne des règles de vie communautaire et patriarcale.
De retour à Beaucourt, Frédéric Japy travaille dans l’atelier familial avant d’ouvrir son propre atelier.
Il montera, en 1771, un atelier d’horlogerie à Beaucourt qu’il déménagera ensuite, après son mariage, à Grange-la-Dame chez son beau-père avec lequel il est associé.
En 1776, il se met à son compte et construit un nouveau bâtiment, sur la colline de Dasle, à Beaucourt, la fabrique d’ébauches de montres qui sera appelée la Pendulerie (usine qui sera agrandie vers 1892).
La fabrique où logent et travaillent 50 ouvriers constitue une véritable communauté de travail patriarcale et familiale dans laquelle la religion protestante tient une place primordiale.
L’entreprise emploiera une cinquantaine d’ouvriers en 1780 et près de 500 personnes en 1806. Quant au site industriel, il sera transformé en un musée.
– Il était revenu à Beaucourt faute de pouvoir s’installer à Montbéliard où les corporations s’opposaient à toute innovation technologique. –
Frédéric rompra la tradition de l’établissage, qui consiste à fractionner le travail en permettant aux paysans horlogers, « les chambrelans », de travailler chez eux pendant l’hiver. Des corporations professionnelles protesterons vivement.
Très tôt, les Japy se sont efforcés de remplacer l’homme par la machine.
Il se lance dans la production horlogère industrielle (activité pionnière de la « mécanique automatique moderne ») après le rachat des machines-outils et les inventions de son ancien patron Jeanneret-Gris (pour 600 louis d’or, environ 323 700 €) qui n’avait pas su les imposer à ses ouvriers réticents à la mécanisation.
Homme d’affaires talentueux, Frédéric réussira à mécaniser la fabrication des ébauches de montre et multipliera les brevets « pour des machines capables d’exécuter différentes pièces d’horlogerie ». Et peu importe qu’il n’en soit pas l’inventeur, il est celui qui va leur donner une application industrielle.
L’utilisation de ces machines-outils nécessitant une main-d’œuvre peu nombreuse, non qualifiée, faiblement rémunérée, avec un rendement considérable pour l’époque, les établissements Japy connaitront alors une forte croissance. La plupart des entreprises concurrentes étant restées au travail manuel.
L’entreprise est une affaire de famille réunissant, après Frédéric, une fratrie puis ses enfants : frères, beaux-frères et cousins forment ainsi une étrange tribu d’entrepreneurs qui, pendant un siècle, va développer et renforcer une société aux productions multiples.
Gérard-Michel Thermeau, contrepoints.org
La croissance rapide de la fabrique et son rendement important génèrent de nombreux bénéfices qui vont permettre à Frédéric Japy d’effectuer de nombreux investissements.
À l’horlogerie va s’ajouter au fil du temps la quincaillerie (dont la serrurerie), la fabrication des vis et boulons, puis des ustensiles de ménage, et enfin la construction de pompes en attendant la machine à écrire, les casques des poilus, etc.
Frédéric Japy se retire juridiquement des affaires en 1806 et passe la main à ses cinq fils, dont Jean-Pierre, Fritz et Louis-Frédéric qui tiendront les rôles principaux. Les deux benjamins, Jean-Charles et Frédéric ne feront qu’un bref passage dans l’entreprise familiale. Ses filles, quant à elles, lui permettront de nouer des alliances industrielles notamment avec les frères Peugeot.
Ce sera la naissance de l’empire industriel Japy. La petite fabrique d’ébauches de montres deviendra une puissante entreprise proposant une gamme diversifiée de produits (visserie, serrurerie, quincaillerie, casserie et émaillerie, moteurs, lustrerie, mécanographie, pompes…).
L’entreprise change de nom et devient Japy Frères. Elle emploie alors 500 ouvriers.
Les fils puis leurs descendants diversifieront l’activité dans de nouveaux domaines comme la serrurerie (1816), la quincaillerie (1822), les plaques publicitaires ou de rue émaillées (1824), les articles de cuisine en fer battu et en tôle émaillée qui les feront connaitre du grand public (1825), les moulins à café (1848), les pompes manuelles et électriques (1850), moteurs thermiques (de 1890 jusqu’en 1940) et électriques, articles de bureau…
La liste est aussi longue que variée. Il fabriqueront également au titre de l’effort de guerre lors du premier conflit mondial les casques Adrian équipant l’armée française (2,5 à 3,5 Mio d’unités), des quarts et des obus.
Le casque Adrian a coiffé les Poilus à partir de l’automne 1915. Il a été conçu pour limiter les blessures à la tête alors que s’enlisait la Première guerre mondiale. Ce que l’on sait moins, c’est qu’il a été pensé dans une usine qui concevait des casseroles, dans le nord de la Franche-Comté.
Correspondance, Thibault Quartier - Jeudi 8 octobre 2015
Ces activités supplanteront quasiment l’horlogerie qui finira par ne plus représenter qu’une toute petite partie des activités de la société Japy.
En 1837, la société passe en nom collectif et son capital social est alors de 900 000 francs.
Devenus Etablissements Japy, la société commercialise à partir de 1850 la pompe semi-rotative conçue par Frédéric Japy.
Les Etablissements Japy compte alors 400 ouvriers employés dans 5 usines fortement mécanisées.
Les Etablissements Japy changent de nouveau de statut en 1855 et passent sous forme de société en nom collectif et commandite par actions afin d’éviter le morcellement de la gouvernance lié à l’agrandissement de la famille.
En 1863, le capital social Etablissements Japy se monte à 5 375 000 francs.
En 1880, Etablissements Japy sont devenus l’une des plus importantes sociétés de France avec 5 000 employés et neuf usines.
Pour autant, l’empire Japy est à un tournant de son existence, l’inventivité et la simplicité du père fondateur font défaut, la société n’innove plus dans aucun domaine et la concurrence d’un monde devenu à son tour industriel est rude.
Les Etablissements Japy commencent à connaitre des difficultés liées à une gestion inadaptée, à des besoins de financements dépassant leurs fonds propres et des dissensions naissent au sein même de la famille Japy dés 1875
En 1906, Japy se lance dans la fabrication de machines à écrire à partir du rachat d’un brevet à l’entreprise américaine Remington-Scholes. Japy choisira après la seconde guerre mondiale, la licence suisse Hermès-Paillard pour ses machines à écrire.
En 1928, la société change de raison sociale et se dénomme Etablissements Japy Frères.
A partir de 1929, la crise financière et économique qui frappe le monde atteint de plein fouet Japy déjà en difficulté. Plusieurs activités seront cédées et la mésentente familiale ainsi que des désaccords entre associés finiront par mettre fin à l’aventure.
L’empire industriel des Japy, centré sur le pays de Montbéliard, est à cheval sur l’Alsace, même si le siège de la société, Beaucourt, sera rattaché en 1871 au territoire de Belfort, et la Franche-Comté où sont localisées les autres usines.
Gérard-Michel Thermeau, contrepoints.org
« Beaucourt n’est pas seulement le spécimen d’installations industrielles spéciales, mais le modèle à étudier et à suivre d’une organisation ouvrière fonctionnant depuis près de cent années à la satisfaction mutuelle des parties intéressées. Le nombre des ouvriers, la multiplicité des opérations exécutées, la variété des produits donnent à Beaucourt une vitalité puissante, sans cesse accrue par de nouvelles entreprises. Pour assurer à leur population ouvrière un travail constant, malgré l’inégalité naturelle de la demande, MM. Japy sont sans cesse à la recherche de nouveaux articles qui puissent remplacer immédiatement les objets démodés qui n’ont plus la faveur du commerce. » 2
Julien Turgan dans sa série sur les grandes usines
Frédéric Japy commence par produire des ébauches de montres en réalisant mécaniquement les différentes pièces qui les composent.
Tout au long du XIXème siècle, les ébauches connaissent des améliorations importantes pour aboutir à la fabrication de mouvements entièrement finis.
Les Japy, fidèles au principe de la démocratisation de leurs produits, investissent le marché d’articles horlogers “populaires”.
1807 : fabrication de vis et de boulons. Ce secteur manifeste un tel dynamisme qu’il supplante l’horlogerie en 1816 par le volume et le chiffre d’affaire qu’il génère.
1822 : production d’une gamme variée d’articles de quincaillerie.
1825 : création d’un troisième grand domaine de fabrication qui confère à l’entreprise sa réputation nationale et internationale : la fabrication d’objets domestiques en fer battu (casseroles, articles de cuisine en tôle noire ou en tôle émaillée, articles en aluminium…).
1825 : production de pompes. Les Etablissements Japy mettent au point un procédé anti-corrosif qui consiste à doubler le corps de la pompe d’un cylindre en laiton, évitant ainsi au cuir des pistons le contact avec la rouille.
1880 : apparition de la lustrerie (procédé consistant à couler des pièces en fonderie puis à les dorer). Toute une gamme d’articles de bureau ou de luxe est proposée : chandeliers, cendriers, encriers, plateaux, cadres, presse-papiers…
En dehors de ces grands secteurs d’activité, l’entreprise Japy a aussi produit toute une gamme d’objets hétéroclites tels que machines à laver, appareils photographiques “le pascal”, peignes à tisser, caisses enregistreuses, tournebroches… Et plus original encore : des “constateurs colombophiles” destinés à chronométrer les courses de pigeons voyageurs !
À partir de la fin du XXe siècle, le système d’autofinancement de l’entreprise et la trop grande diversification de ses productions affaiblissent l’empire Japy.
L’éclatement des Etablissements Japy Frères en 1955, suite à des conflits d’intérêts et de personnes entre la famille Japy et les associés, donnera naissance à quatre sociétés indépendantes entraînant également l’abandon du département horlogerie. Il sera cédé à la société Jaz de Wintzenheim (68).
L’inaptitude de la direction à moderniser ses structures et son incapacité croissante à s’adapter au contexte économique accélèrent le déclin de l’empire Japy.
La Société de Mécanographie Japy reprend les activités de l’ancien département machines à écrire.
Toute la fabrication de ces machines, dont l’usinage des pièces s’effectuait à Beaucourt et le montage à Arcueil (94), est regroupée dans l’usine des Fonteneilles.
La société sera rachetée en 1971 par la société Hermès-Paillard.
La machine à écrire Japy 1940 est un objet emblématique de l’histoire de la typographie. Fabriquée par la célèbre marque française Japy Frères, cette machine à écrire a marqué son époque par ses performances et sa qualité de fabrication. Dans cet article, nous allons retracer son histoire, détailler ses caractéristiques techniques et estimer sa valeur sur le marché de la collection aujourd’hui.
Publié par La Rédaction le 24 avril 2024
La Société d’Electromécanique Japy reprend la fabrication des moteurs électriques, alternateurs, groupes convertisseurs, mais aussi des pompes semi-rotatives pour eau et hydrocarbures. Elle occupe l’usine de la Fonderie ainsi que l’usine des Prés, l’usine de la gare et une partie du site des Fonteneilles.
Elle sera absorbée par Alsthom en 1959 et donnera naissance à la Société Beaucourtoise de Moteurs (Sobemo), contrôlée par Alsthom et sa filiale Cie Générale d’Electricité (CGE). L’usine cesse en 1964 la fabrication des pompes et cède cette activité à la société d’Equipements Ménager Japy.
En 1965, Sobemo change de nom et devient Unelec qui sera absorbé par Alsthom-Atlantique en 1980.
Rebaptisée CEB (Constructions Electriques de Beaucourt) en 1982 (date de création 28 février 1983société.com), la société devient société anonyme en 1984, filiale du groupe Leroy-Somer et est depuis 1990 propriété du groupe américain Emerson.
La Société d’Équipement Ménager Japy reprend la fabrication des articles ménagers et la quincaillerie.
Elle exerce son activité dans l’usine du Gros-Prés, celle de la Casserie et une partie du site de la Feschotte du Haut.
A partir de 1957, la société produit des vis à tête cruciformes (brevet Philips) destinés à la construction mécanique et reprend à partir de 1964 la fabrication des pompes semi-rotatives Japy cédée par la société d’Electromécanique Japy.
En 1963, La Société d’Équipement Ménager Japy change de nom et devient Japy-Marne. En 1968, l’usine de L’Isle-sur-le-Doubs spécialisée dans la visserie est cédée au groupe GFD (Générale de Forgeage et Décolletage). Devenue propriété du groupe italien Fontana, elle ferme ses portes en 2009 (43 salariéswikimapia.org).
C’est un pan de l’histoire de L’Isle-sur-le-Doubs qui est en train de disparaître à l’entrée de la ville. L’ancienne usine de visserie GFD, subitement fermée en 2009, est en cours de démolition. Le futur projet d’agrandissement d’Intermarché devrait s’y construire en lieu et place.
Boris MASSAINI - 11 févr. 2022 à 20:00 | mis à jour le 11 févr. 2022 à 20:50
La liquidation judiciaire de Japy Marne sera prononcée en 1979, et avec elle s’éteint alors le dernier morceau de l’empire Japy.
Ce ne sera pas la fin de toutes ces activités de JAPY. Les fabrications les plus viables seront reprises par les employés qui se regroupent et créent deux SCOP (Société Coopérative Ouvrière de Production).
Une première SCOP reprend reprend en 1983 l’activité produits ménagers et se spécialise dans les articles de cuisson haut de gamme en inox. Face aux difficultés financières, cette Scop passera en société sous le nom Cristel en 1987 et est aujourd’hui devenu le numéro un des articles de cuisson haut de gamme fabriqués en France. La marque reste fidèle à sont histoire en continuant d’être basée (siège social , usine historique et actuelle…) à Feschles-le-Chatêl.
1981, la SCOP dénommée Pompes Japy reprend l’activité pompes de Japy-Marne et se spécialise dans le pompage et le comptage de fluides. Elle va s’établir à Feschles-le-Chatêl dans dans un des bâtiments de l’usine de la Casserie et produit toujours à mécanisme semi-rotatif, reconnues dans le monde entier pour leur qualité de fabrication et leurs caractéristiques techniques.
En 2011, Japy Pompes contera 12 personnes.
Depuis, la SCOP Pompes Japy a su moderniser ses moyens de production existants en transférant sa fabrication sur centres d’usinage à commandes numériques et a su se diversifier techniquement pour devenir un véritable apporteur de solutions de pompage en tant que producteur, fabricant et distributeur dans tous les secteurs industriels.
Aujourd’hui (2022), Pompes Japy compte treize salariés sociétaires pour 2,4 M€ de chiffre d’affaires dont 30% à l’export, principalement en Afrique et récemment en Amérique du Sud. Pompes Japy reste la référence universelle de la pompe manuelle avec une production d’environ 7 000 pompes manuelles par an.
Les valeurs de la coopérative étant entre autres la pérennisation de l’emploi et l’amélioration des conditions de travail, Pompes Japy a décidé de quitter son site historique, très vétuste et énergivore, pour s’installer sur Technoland au 1120 avenue Oehmichen à Etupes, dans des locaux modernes et plus adaptés à son activité.
En 2021, Pompes Japy a sollicité l’ADN-FC pour être accompagnée dans sa nouvelle implantation et le développement de son entreprise à deux pas de son site historique.
Frédéric Japy laisse à ses enfants la fabrique d’ébauches de montres qui sera appelée la Pendulerie construite en 1777, une usine à Badevel (Doubs) (serrures, cadenas, visserie et boulonnerie) et l’usine Rondelot à Feschles-le-Chatel (Doubs).
Les treize « châteaux Japy » 1 construits à Beaucourt ont longtemps été le symbole de la puissance industrielle de la famille.
C’est un objet un peu hors cadre que j’ai envie de mettre en avant aujourd’hui, tout simplement parce qu’il n’a jamais appartenu à ma famille. Mais j’ai quand même avec lui un lien particulier qui doit tout à ma branche de Franche-Comté, déjà moult fois évoquée sur ce blog puisqu’elle a notamment fait l’objet de mon challenge AZ l’année dernière. [...]
Passerelle - Archives & Généalogies - Publié le 11 novembre 2022.
L’année 1806 voit la construction de l’usine de La Feschotte du Haut (Dampierre-les-Bois) et de celle de de la Fonteneilles (mécanique de précision, quincaillerie et matériel d’équipement industriel).
En 1818, Japy rachète l’usine d’horlogerie Seydel à Seloncourt, cédée ensuite en 1929 à Peugeot-Frères puis rachetée en 1837 à ces derniers et convertie en fabrique de mouvements d’horlogerie de tous type ainsi que de peignes pour métiers à tisser.
L’usine de la Roche (dite Casserie) à Bart est construite en 1825 (L’ordonnance royale du 13 octobre 1824 autorise la « fabrique d’acier fondu » des frères Japygouv.fr).
L’année 1826 voit le rachat par Japy Frères et Cie de la fabrique de tissage implantée place du marché à Etupes (3 juin) pour installer une petite manufacture de quincaillerie et serrurerie et la construction de l’usine de Badevel , suivie par une nouvelle usine à Lafeschotte en 1828 (ordonnance royale du 2 avril 1828).
En 1835, c’est à Feschles-le-Châtel que Japy créée l’usine du Rondelot , puis celle de L’Isle-sur-le-Douds en décembre 1847.
L’usine de La roche à Voujeaucourt sera construite en 1860, suivi en 1863 par le rachat à la société Peugeot-Frères de l’usine dite du Martinet (ou Sous-Cratet), située à Hérimoncourt et spécialisée dans fonderie et la production de pièces en laiton.
La construction de l’usine du Gros-Pré à Dampierre-les-Bois, spécialisée dans l’émaillage des ustensiles de cuisine et de ménage fabriqués à la Casserie est lancé en 1889.
De 1907 à 1908, Japy construit l’usine de la Gare à Dasle destinée à centraliser la fabrication des machines agricoles et des pompes de la société.
En 1910 (1909), la société rachète à Edmond Peugeot la minoterie Sircoulon à Voujeaucourt, qui sera transformée en usine électrique pour alimenter l’usine Japy Frères de la Roche (Casserie) à Bart.
L’usine de gros matériel électrique des Prés (moteurs électriques, rhéostats, alternateurs, convertisseurs) voit le jour en 1920-1921. Ce sera à priori le dernier site construit par Japy.
Cliquez dans chaque case pour en savoir plus
CITÉ OUVRIÈRE JAPY DITE CITÉ DU MAROC
CITÉ OUVRIÈRE JAPY DITE CITÉ N°3
CITÉ OUVRIÈRE JAPY FRÈRES ET CIE DITE CITÉ DE BERNE
Cité ouvrière Japy Frères et Cie dite cité de la Combe Guenot
DEMEURE D’INDUSTRIEL DITE CHÂTEAU PEUGEOT-JAPY
ENSEMBLE INDUSTRIEL JAPY DE FESCHES-LE-CHÂTEL – DAMPIERRE-LES-BOIS
FILATURE DE COTON PHILIPPE-MARCEL JAPY ET CIE, PUIS USINE TEXTILE DES FILATURES ET TISSAGES JAPY, PUIS JAPY TEXTILE…
IMMEUBLE À LOGEMENTS D’OUVRIERS JAPY FRÈRES ET CIE DIT PENSION ALSACIENNE…
USINE DE PETITE MÉTALLURGIE JAPY FRÈRES ET CIE DITE LA FESCHOTTE DU HAUT, ACTUELLEMENT USINE DE MATÉRIEL D’ÉQUIPEMENT INDUSTRIEL DES POMPES JAPY
USINE DE QUINCAILLERIE JAPY, PUIS GFD
USINE D’HORLOGERIE SEYDEL …
En voir plus …
En sus de leur outil industriel propre, Japy Frères prend des participations dans d’autres entreprises.
En exemple prise de participation en 1905 dans la Société des Forces motrices du Refrain chargée de la construction de la centrale hydroélectrique du Refrain à Charquemont qui s’étalera de 1906 à 1909. La production électrique sera destinée à l’industrie et à l’utilisation publique. Dans la droite ligne du développement des réseaux de production et de distribution, la Société des Forces motrices du Refrain sera intégrée dans le groupe l’Énergie industrielle et fusionnera en 1934 avec la Société motrice de la Loue pour donner naissance à la Société des Forces motrices de l’Est, incorporée à Électricité de France (EDF) en 1946.
Je voulais également vous parler d’autres constructions réalisées par et pour la grande famille JAPY : les cités ouvrières.
En faisant des recherches pour cet article, j’ai découvert de nombreux articles et sites internet faisant référence aux logements réalisés pour les ouvriers.
De la fin du XVIIIème au milieux du XIXème siècle des centaines de constructions, regroupées pour la plupart dans des cités ouvrières, furent construites pour améliorer le cadre de vis des employés des usines. D’autres immeubles comprenant des logements furent également construits.
Le paternalisme Japy prend racine à la fois dans les traditions des corporations et dans une culture religieuse protestante imprégnée d’un sens aigu des devoirs de chacun envers son prochain.
Le développement de la manufacture va de pair avec la mise en place d’une politique paternaliste. Elle permet d’assurer aux ouvriers une amélioration de leurs conditions de vie à travers la création d’un ensemble de garanties sociales, tout en fidélisant la main-d’œuvre recrutée par les Japy.
La construction de cités ouvrières à Beaucourt comme dans d’autres communes (Badevel, Bart, Dampierre-lesBois, L’Isle-sur-le-Doubs et Fesches-le-Châtel) vise autant à stabiliser la main-d’œuvre qu’à en assurer le contrôle. Elle permet enfin de prévenir l’émergence de conflits sociaux.