Le premier « permis de conduire »

1922 : le premier « permis de conduire » en France

Décret du 31 décembre 1922 : le « code de la route »

Le terme « permis de conduire » apparaît pour la première fois dans le décret du 31 décembre 1922, dit « code de la route »12, constituant le titre de l’article 29Note 1. Cet article dispose que

« Nul ne peut conduire un véhicule automobile s’il n’est porteur d’un certificat de capacité délivré par le préfet du département de sa résidence, sur l’avis favorable d’un expert accrédité par le ministre des Travaux publics. Ce permis ne pourra être délivré à l’avenir qu’à des candidats âgés d’au moins 18 ans. Il ne pourra être utilisé pour la conduite soit des voilures affectées à des transports en commun, soit des véhicules dont le poids en charge dépasse 3 000 kg, que s’il porte une mention spéciale à cet effet. »13.

Une différence notable apparaît dans la rédaction de l’article par rapport à celle du précédent décret : le titre n’est plus délivré par le service des mines, mais par « un expert accrédité ». Le ministre des Travaux publics a en effet procédé à une réorganisation totale du service des examens de capacité. L’Union nationale des associations de tourisme (UNAT) a été chargée de fournir aux Préfets, par l’organe d’experts de son choix, individuellement agréés par le ministre des Travaux publics, des certificats constatant, après de sérieuses épreuves, la capacité des candidats à manier les véhicules pour lesquels ils sollicitent le permis de conduire, ainsi que leur parfaite connaissance des règles de la circulation. L’organisation de l’UNAT s’étend sur tout le territoire, et fonctionne sous le contrôle des Ingénieurs des Mines. D’autre part, l’UNAT tient à jour un Répertoire général des Permis de Conduire qui permet, par un procédé de classement et de vérification très rapide, de déjouer toute tentative de fraude14.

(Photo : Décret du 31 décembre 1922 dit « code de la route » © gallica.bnf.fr)

« Carton rose »

Le permis de conduire est habituellement appelé « carte rose » ou « carton rose ». Il est muni de la photographie du titulaire. L’ancien modèle qui comportait le terme « certificat de capacité »15 est remplacé par le nouveau qui est intitulé « permis de conduire »16. Il existe deux modèles : le modèle A (rose), pour les automobiles et le modèle B (rose pâle) pour les motocyclettes sans side-car. Pour les conducteurs d’automobiles militaires, le permis de conduire est de couleur verte. Sa réglementation figure au Mémorial de la gendarmerie de 192117.

(Photo : Les premiers permis de conduire. (EMILE FERNEY SOUVENIRS) © nouvelobs.com)

Arrêté du 16 mars 1923 : création de différentes catégories

L’arrêté du 16 mars 1923 introduit différentes catégories. Ainsi le permis A, délivré pour les conducteurs de plus de 18 ans, ne peut être utilisé pour le transport de personnes ou les véhicules de plus de 3 tonnes que s’il porte une mention spéciale. Le permis B est quant à lui délivré pour les conducteurs de plus de 16 ans pour conduire une motocyclette, quel que soit son poids pourvu qu’elle soit à deux roues, donc sans side-car18.

La loi du 5 janvier 1924 introduit la perception d’une redevance pour l’obtention du permis de conduire : un droit d’examen de 15 francs complété d’un droit de brevet de 50 francs19.

(Photo: Les neuf catégories (actuelles) de permis de conduire © auto-ecole-assur.com)

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